De père en fils

Histoire

C’est au XIXe siècle que la betterave sucrière acquiert, en France, ses lettres de noblesse et supplante définitivement la canne à sucre, grande rivale depuis 3 000 ans dans la délivrance des plaisirs sucrés. En 1812, Benjamin Delessert réussit la fabrication de pains de sucre en grande quantité et est le premier à les présenter à l’Empereur Napoléon. Enthousiaste, l’Empereur délivre 500 licences de fabrication et ordonne la plantation de plusieurs milliers d’hectares de betteraves. La grande aventure du sucre de betterave est en marche. Il faudra attendre un demi-siècle pour que la sucrerie de Souppes voie le jour.

Naissance de la Sucrerie de Souppes

1873, Félix Ouvré, exploitant forestier, propriétaire du domaine de Chancepoix se lance dans la création de la première sucrerie du Gâtinais sur les terrains de sa propriété. Une aventure entrepreneuriale exceptionnelle commence. À ce jour, six générations, de père en fils, se sont succédé pour assurer la pérennité et le développement de l’entreprise. De ce fait, la sucrerie de Souppes est aujourd’hui unique en son genre parmi les sucreries françaises. La famille détient la totalité du capital et la dirige.

Évolution de la production

Gestion exemplaire d’un héritage industriel, chaque génération apportera sa pierre à l’édifice malgré de nombreuses adaptations nécessaires.

Chiffres
clés

  • Fondée en 1873
    par Félix Ouvré
  • 6 générations
  • 148 campagnes

La sucrerie et distillerie de Souppes

Plus d’un siècle après sa création, l’entreprise joue un rôle essentiel au niveau de la région, tant en termes d’emplois que de ressources économiques : 54 millions d’euros de chiffre d’affaires, environ 130 emplois permanents, 40 emplois saisonniers.

En 1874
Félix Ouvré produit 800
tonnes de sucre en 125 jours
DE NOS JOURS
la capacité de production est de 1 000 tonnes par jour

La fabrication

De la betterave au sucre

La récolte de la betterave sucrière débute fin septembre et doit être achevée avant les grands froids. Cette période de récolte détermine la durée de la “campagne sucrière”, où pendant près de trois mois, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la sucrerie sera en pleine activité de production. Neuf étapes caractérisent le processus de fabrication de sucre.

Les graines de betterave, à l’origine de la production en France, sont toutes certifiées par le Groupement National Interprofessionnel des Semenciers (GNIS) auquel il a été confié le contrôle de la qualité et la certification des semences sous l’égide du ministère de l’Agriculture.

La récolte : l’approvisionnement en betteraves sucrières s’effectue dans un rayon moyen de 25 km : 57 % en Seine-et-Marne, 21,8 % dans le Loiret, 14,6 % dans l’Yonne et 6,5 % dans l’Aube. La récolte est transportée jusqu’à la sucrerie par 50 camions. Dès réception, les camions sont pesés et un échantillon de betteraves est prélevé pour évaluer sa teneur en sucre. Ce taux moyen déterminera le prix d’achat.

Le lavage : les betteraves sont acheminées par des tapis roulants vers des lavoirs. Brassées par des pales et soumises à une forte pression d’eau, elles sont débarrassées des pierres, des herbes et de la terre.

Le découpage : les betteraves propres sont alors découpées en fines lamelles appelées “cossettes”.

La diffusion : l’extraction du sucre de la betterave peut alors commencer. Les cossettes sont placées dans un immense diffuseur dans lequel circule à contresens une eau très chaude. Peu à peu, cette eau s’enrichit de leur sucre, ne laissant plus que “la pulpe”.

L’épuration : le jus sorti du diffuseur, contenant des impuretés, est travaillé en épuration suivant une méthode calco-carbonique.

La filtration : la filtration peut alors commencer afin d’éliminer la chaux de l’épuration calco-carbonique et d’obtenir un jus clair.

L’évaporation : le jus après filtration contient 13 % de sucre et 87 % d’eau. Des évaporateurs permettront d’obtenir peu à peu un sirop contenant près de 70 % de sucre.

La cristallisation : amené à un état dit de sursaturation, le sirop sera “ensemencé” par l’introduction de très fins cristaux de sucre qui se mettront à grossir, formant une masse cuite composée de multiples cristaux en suspension dans un sirop coloré.

L’essorage : envoyée dans des essoreuses, la masse cuite, sous l’action de la force centrifuge, évacue le sirop brun pour ne laisser que le sucre cristallisé blanc de 1er jet.

Le séchage : transporté chaud et humide dans des appareils de séchage, le sucre cristallisé en ressort prêt à sa conservation.

Le stockage : une fois séché, le sucre est conservé en silo à hygrométrie constante jusqu’à sa commercialisation.

Qualité, Sécurité, Environnement

La qualité

À partir de 1998, la sucrerie a mis en place une étude HACCP. En 2004, la sucrerie obtient une première certification de Système de Management de la Sécurité des Aliments.

En 2007, cette démarche, axée vers l’amélioration continue, l’a amenée à obtenir une nouvelle certification selon la norme ISO 22000 (1ère norme internationale relative à la sécurité des aliments).

En 2014, pour mieux satisfaire les clients, elle a été complétée avec le PAS 220, un niveau supplémentaire en termes de bonnes pratiques : FSSC 22000. Notre sucre fait également l’objet de procédures spécifiques comme les certifications cachère et hallal.

GMP+ s’appuie sur les exigences de la norme ISO pour la gestion de la qualité et elle est un ensemble de référentiels basés sur l’analyse de risques HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points), dans le domaine de la nutrition animale, reconnu au niveau européen et mondial.

L’eau : la betterave contient environ 70 % d’eau, nous réutilisons 100 % de celle-ci grâce à un bassin d’eau condensée de 150 000 m3. Notre process est complètement autonome, sans prélèvement sur la ressource en eau souterraine, et de surface et nous permet d’irriguer la culture de la betterave l’année suivante (irrigation fertilisante) et évite de puiser de la ressource en eau dans le milieu naturel pour nos planteurs de betteraves.

L’organisation du service qualité permet de rassembler tous les paramètres de traçabilité en amont et en aval de la production dans un temps limité. Des exercices en interne, auxquels clients et fournisseurs sont invités à participer, ont lieu périodiquement.

De plus, la Direction Générale et les équipes de terrain sont fortement impliquées dans la démarche qualité, ce qui est très apprécié et reconnu par la clientèle.

La sécurité

L’amélioration des conditions de travail et l’objectif “zéro accident” sont au cœur des préoccupations de la Direction et de l’équipe sécurité.

Afin d’y parvenir, plusieurs actions sont menées :

  • La mise en place d’une organisation sécurité claire et précise
  • La mise en place d’une politique de prévention et d’une démarche de progrès continu
  • L’intégration de la sécurité comme une composante du métier
  • La formalisation d’un système de management de la sécurité

L’environnement

La sucrerie de Souppes-sur-Loing est engagée dans une démarche de respect et de préservation de la qualité de l’environnement.

Elle détient un agrément de l’Agence de bassin Seine-Normandie concernant la gestion de ses eaux et leur réemploi en fertirrigation sur cultures. Tous les coproduits issus du process sucrier suivent une filière de réutilisation et de valorisation.

Les consommations énergétiques font l’objet de recherches d’optimisation afin de maîtriser les rejets de CO2.

La démarche RSE

La Sucrerie et Distillerie de Souppes OUVRÉ Fils s’engage dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). La Démarche RSE est une démarche de PROGRÈS qui s’inscrit dans une recherche de performance globale de l’organisation. Elle se traduit par la volonté de la Sucrerie et Distillerie de Souppes OUVRÉ Fils d’assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement.

Notre approche en matière de RSE suit les 5 principes cités ci-après :

  • DROITS HUMAINS
  • FORMATION ET ACCOMPAGNEMENT PROFESSIONNELS DES SALARIÉS
  • SÉCURITÉ ET SANTÉ AU TRAVAIL
  • COMPORTEMENT ÉTHIQUE DANS LES AFFAIRES
  • PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Perspectives

Chiffres
Clés

La france :

  • 9e producteur mondial de sucre
  • 2e producteur mondial de sucre de betterave
  • 1er pays producteur européen de sucre (métropole + DROM)

Contexte économique européen

Au sein de l’Union européenne, le sucre était régi depuis 1968 par une « Organisation Commune du Marché du sucre » (OCM), établie dans le cadre de la Politique Agricole Commune et basée sur des quotas de production et un soutien de prix. Cette organisation est également appelée « régime » ou « règlement sucre ».

Elle a été réformée en 2006 pour s’adapter aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce et accroître l’ouverture du marché communautaire aux importations de sucre en provenance des pays les moins avancés (PMA) et de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). À cette occasion, les quotas de production ont été réduits de 30 %, mais le principe de quotas associés à un prix minimum garanti pour la betterave sucrière récoltée était resté l’ossature centrale de l’OCM. Au 1er octobre 2017, ce régime a définitivement été abandonné.

L’ensemble de cette réforme et de ces suppressions permet donc à la Sucrerie & Distillerie de Souppes de faire valoir sa meilleure productivité et compétitivité.

Pour ce faire, la Sucrerie & Distillerie de Souppes s’y prépare depuis 2013 et a engagé d’importants moyens.